Comédien, scénariste et également réalisateur, Guillaume Lambert est un artiste aux multiples casquettes. Deux long-métrages à son actif, c’est dans le cadre du FIFCL que le comédien canadien a rencontré le public liégeois en présentant sa dernière comédie dramatique « Niagara » lors d’une séance spéciale.
À l’heure actuelle, vous sentez-vous plus acteur, réalisateur ou scénariste ?
À la base je suis comédien moi, et je suis un comédien qui a décidé d’écrire ses premiers scénarios. Puis ensuite, je suis un scénariste qui a décidé de réaliser ses premiers films. Donc je suis tout ça, je suis un artiste, un cinéaste.
Vous aimez avoir plusieurs casquettes ?
Oui, il n’y a pas un projet qui est pareil. Je dirai que j’adore jouer les textes des autres, j’adore écrire mes propres trucs et écrire pour d’autres mais je ne crois pas que je pourrais réaliser les choses des autres. Je crois que finalement la réalisation est peut-être mon geste le plus intime.
Entre « Les scènes fortuites » et « Niagara », lequel a été le plus dur à réaliser ?
Tous les films sont difficiles à réaliser, je dirai que l’enjeu avec « Les scènes fortuites » était évidemment le budget parce que c’était un micro-budget d’à peine cent-milles dollars canadiens, ce qui est très peu. Puis c’était toute l’aventure de la découverte de ce métier-là. Et puis avec « Niagara », il y a eu plusieurs enjeux, il y a évidemment eu le budget, c’est un film qui a un plus gros budget bien sûr, il y a eu la pandémie, il y a eu les reports de tournages dû à la pandémie, il y a toute la logistique dû à la pandémie. Niagara c’est un real movie mais ça a été un vrai real movie aussi de faire le film mais comme tous les films j’ai l’impression. Chaque film a son aventure, chaque film a son chemin et c’est ce qui fait aussi que ce sont des aventures humaines extraordinaires.
Qu’est-ce que vous ressentez lors d’un tournage quand vous devez jongler entre plusieurs casquettes ?
De la joie, de l’excitation, de la fébrilité.
C’est vraiment ce qui vous anime d’avoir toutes ces casquettes ?
En fait c’est une question de liberté, ça me permet de faire un geste beaucoup plus libre dans l’ensemble de l’œuvre et puis parfois aussi ça me permet de jouer avec les propres acteurs que j’idolâtre auxquels j’ai offert un rôle. C’est vraiment une expérience qui est formidable. Dans « Niagara » par exemple, j’avais une scène d’émotions à jouer et on avait très peu de temps pour la faire parce que la météo n’était pas de notre côté mais Guy Jodoin que j’avais déjà dirigé depuis une dizaine de jours m’a beaucoup aidé à faire cette scène-là. C’est une question de collaboration au final, le poste de réalisateur n’est pas nécessairement celui du chef d’orchestre mais celui qui répartit les tâches et permet aux gens de collaborer entre eux puis de faire des rencontres entre différents artistes.
En rapport avec votre dernier film « Niagara », on dit souvent qu’il faut toucher le fond pour mieux rebondir, pensez-vous que cette phrase fait écho à votre film ?
Le thème principal de Niagara c’est la chute. Ça commence sur le pont du haut de la chute Montmorency au Québec pour se terminer aux chutes du Niagara donc voilà c’est d’une chute à l’autre en fait. C’est l’histoire d’un personnage qui chute, c’est un personnage qui est en dépression mais c’est un personnage qui chute pour mieux se relever. Alors oui, en quelques sortes oui, il faut toucher le fond du baril pour peut-être réussir à mieux se relever. Chacun à son fond du baril j’ai l’impression, mais oui ce qui a de beau dans la chute c’est l’acte de se relever.
Par Nora Staelens
© Valentin Conraads