In Manu
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Avec « Ici-Bas », les Lanvin père et fils composent un album rock teinté de blues, engagé et touchant, chronique d’un siècle perturbé qui continue à rêver. Rencontre avec Manu, auteur, compositeur, interprète et producteur.

Votre père est acteur. Vous, vous êtes né musicien ?

Je ne sais pas si on peut dire ça. On oublie souvent ma mère, Jennifer, dans cette histoire. Elle a été Disque d’Or en France, quand même. Et j’ai traîné beaucoup plus dans les studios d’enregistrement et les concerts que sur les plateaux de cinéma. J’ai été très tôt happé par l’énergie des musiciens. Mes parents m’emmenaient beaucoup au concert. On allait voir Téléphone, Renaud… Je me retrouvais en backstage, sur scène avant le début des spectacles. La chose m’attirait parce que j’y avais accès. C’est ma mère la fautive, finalement ! Et mon père l’a appuyée : à la maison, on recevait beaucoup plus de musiciens et de chanteurs que de comédiens, même si Eddy Mitchell est un peu les deux. Cette vibration a dû trouver une résonnance en moi.

Comme décririez-vous votre style musical ?

Du blues rock, ou du rock blues. Les puristes disent heavy blues, mais on perd un peu les gens, à ce stade (rire). Disons que je pratique un blues très très très costaud, loin du blues des anciens.

Racontez-nous le duo que vous formez dans « Ici-Bas » ? Qui a eu l’idée de cet album ?

Cet album est né d’une envie de faire quelque chose ensemble. Pendant le confinement, on était comme deux cons à Paris, je lui ai dit « Tiens, si on le faisait ? ». Ça été une période passionnante, d’écrire et de créer ensemble.
Contrairement à ce qu’on peut penser, je ne l’influence pas tant que ça. Ce projet met en avant ce qui a toujours existé chez Gérard, en creux. Moi j’aime beaucoup réaliser pour les autres, comme Calvin Russel par exemple. J’aime me poser en studio, créer une sorte de cahier de tendances, trouver des inspirations… Dans ce cas-ci, j’ai travaillé sur les textes de Gérard, ses mots, sa manière d’écrire. Il a un phrasé particulier. Il est brut dans ses formulations. Il a développé avec Coluche des formules choc, populaires, que tout le monde comprend. Il a toujours gratté dans des carnets. À un moment, ça a été une évidence d’en faire un album, et qui mieux que lui pouvait chanter ses mots ?
Je connaissais les couleurs de Gérard, ses possibilités pour le faire, ses influences, son goût pour The Band notamment. J’y ai pensé quand j’ai composé. Évidemment, on y retrouve des notes de blues et de la guitare, mais ce n’est pas mon album chanté par Gérard : c’est un album taillé pour lui, sur mesure. Je me sens comme un couturier.

Connaissez-vous Liège ? Aviez-vous déjà entendu parler du FIFCL?

Je connais un peu Liège, oui. Je joue souvent à Verviers, au Spirit of 66 : c’est une étape sur notre route quand on part en tournée, un endroit où j’adore jouer. Je suis plus souvent à Verviers qu’à Liège, mais c’est toujours un bonheur de jouer en Belgique. Il y a un truc dans ce pays ! La culture anglo-saxonne y est très bien assimilée par les artistes et les musiciens. Ils connaissent mieux les codes de la musique que je propose que le public français.

Le FIFCL, en revanche, j’avoue que je ne connaissais pas : depuis que je sais qu’on y est invités, je m’y intéresse, et j’ai reconnu pas mal de visages sur le site (rires). Je pense qu’on sera heureux d’y participer.

 

© Patrick Swirc

Infos utiles :

Vendredi 3 novembre à 20h00 au Théâtre du Trocadéro de Liège situé rue Lulay des Fèbvres 6a, 4000 Liège

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Le Trocadero